Le nouvel indicateur DH de la RE 2020, informe sur le nombre de degrés-heures d’inconfort estival. Il est noté en °C.h et calculé pour chaque partie du bâtiment thermiquement homogène. Le DH exprime la durée et l’intensité des périodes d’inconfort dans le bâtiment durant une année, lorsque la température intérieure est supposée engendrer de l’inconfort pour les occupants du logement.
Selon la RE 2020, un logement est inconfortable lorsque sa température intérieure dépasse 26°C à 28°C durant la journée et 26°C durant la nuit. A partir de ces seuils, chaque heure de dépassement de température est quantifiée, puis cumulée pour définir le niveau d’inconfort du logement.
Si par exemple on mesure une température de 28°C à l’intérieur du logement durant la nuit pendant 1 heure, on multiplie la somme des écarts de température par rapport à la température de
référence par le nombre d’heures de dépassement pour aboutir à une valeur de 2°C.h = (28°C – 26°C) x 1h.
A la différence des autres indicateurs, le DH est calculé à partir de séries de données météo qui incorporent la canicule d’août 2003, de manière à tenir compte des futures évolutions du
climat.
L’indicateur DH est calculé que le bâtiment possède un système de refroidissement actif ou pas. Dans le cas d’un bâtiment équipé d’un système de refroidissement actif tel qu’une vmc double flux thermodynamique ou un puits canadien, on calcul l’indicateur indépendamment du système de refroidissement.
DH soumis à des valeurs seuil et plafond
En logement, l’indicateur DH est soumis à la fois à un seuil et à un plafond. Le seuil est fixé à DH = 350, ce qui correspond à environ 7
jours d’inconfort avec un dépassement continu de la température de confort de +2°C. Le logement est considéré comme confortable et conforme à la RE 2020 si l’indicateur DH calculé est < 350
DH.
Côté plafond, le DH doit être inférieur à un seuil maximal de 1250 DH. Ce seuil peut être modulé, c’est-à-dire augmenté, si le bâtiment est soumis à des contraintes de bruits extérieurs par
exemple. En effet, on considère, du fait de la nuisance sonore, que l’occupant pourra difficilement ouvrir ses fenêtres la nuit pour refroidir l’intérieur du bâtiment. Si le logement dépasse le seuil max de DH,
alors il n’est pas règlementaire à la RE 2020 et sa conception doit être revue.
Le diable est dans l’intervalle
Si la valeur de l’indicateur DH calculé pour le bâtiment ou la maison individuelle, sans système de refroidissement actif, se situe dans l’intervalle compris entre le seuil et le plafond, par
exemple 350 DH < DH Projet < 1250 DH pour une maison individuelle :
- la construction est conforme à la RE 2020, mais elle n’est pas qualifiée de confortable, elle est donc inconfortable vis-à-vis du confort d’été,
- il lui est imposée une consommation de refroidissement « fictive » et progressive en suivant le niveau d’inconfort, c’est-à-dire selon le nombre de DH. Plus le nombre de DH est proche de 1250 DH plus la consommation fictive sera élevée.
Cette consommation de refroidissement fictive ajoutée dans la consommation totale du bâtiment favorise l’intégration d’une ventilation double flux thermodynamique réversible (rafraîchissement actif) au
projet de construction, ce qui permet d’atteindre l’objectif de confort d’été du logement.
En bâtiment collectif
Selon les simulations du BE NRGYS, pour un bâtiment collectif en zone H2d (zone méditerranéenne), l’impact sur le Cep va de 0 à +8 ou +10 kWhep/m².an, selon que ce bâtiment est loin ou proche du plafond. Ce qui n’est pas du tout négligeable et peut conduire le bâtiment à ne pas respecter l’indicateur Cep,nr et donc ne pas être règlementaire.
Le but de cette consommation fictive est de pousser les concepteurs à envisager des systèmes passifs comme un puits
climatique à air ou un puits hydraulique,
une meilleure
isolation thermique contre la chaleur, des vitrages à contrôle solaire, de meilleures protections solaires, etc. – pour descendre la valeur de l’indicateur DH calculé et améliorer
le confort d’été.
Si le bâtiment est équipé d’un système de refroidissement actif comme un caisson double flux thermodynamique réversible dès sa conception, alors le bâtiment devra être inférieur
au seuil haut et ses consommations de refroidissement réelles seront comptabilisés dans sa consommations total (Cep,nr).
Selon NRGYS, un bâtiment collectif neuf conçu à partir des habitudes acquises pour la RT 2012 aura systématiquement une valeur DH dans l’intervalle entre le seuil de 350 et le plafond, quelle que
soit la zone climatique, sauf dans deux cas.
- Premièrement, en zone climatique H2c, en gros la Bretagne et le Cotentin, où l’indicateur DH calculé sera inférieur au seuil de 350 DH.
- Deuxièmement, en zone climatique H3 et H2 où le plafond sera allègrement dépassé, la valeur calculée de DH dépassant 1900.
En raison du nouvel accent mis sur le confort d’été, les concepteurs vont devoir lui accorder au moins autant d’attention que le confort d’hiver, perdre les réflexes acquis avec la RT 2012 et en acquérir de nouveaux comme la conception d'un puits canadien.
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Lucile Leduc (mercredi, 24 juillet 2024 09:39)
Bonjour,
Je travaille actuellement sur le confort d'été et j'aimerais savoir comment est il possible de calculer le confort d'été sur tout un batiment logement collectif) , pour pouvoir ensuite l'améliorer.
Cordialement
Lucile Leduc